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Compte-rendu du Café des parents du 17 octobre 2017

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cafe_des_parents_2.jpgLocaux de l’association ‘L’Ecole et Nous’ 10 chemin le Tintoret de 9h00 à 11h30 .
Les intervenants invités : Marc Charrie, policier retraité du dispositif Police Population, Mme Vacheret Agnès déléguée du préfet et Mme Ferry, principale du collège Bellefontaine.

On remarque depuis 1 an une augmentation de la délinquance, des chiens errants et de l’insécurité (dealers, agressions) dans le quartier malgré de nombreuses arrestations. 2 types d’interventions sont pratiqués par la police dans ce cadre :

  • Les policiers en uniforme se montrent, patrouilles, procèdent aux arrestations, etc. sur le terrain.
  • Les dossiers , qui consistent à analyser les vidéos disponibles, des écoutes, pour trouver tous les complices. Cette méthode prend environ 3 mois de travail.
    La question est posée à Mme Ferry-Vannière (Principale du collège Bellefontaine) de savoir si l’on ressent l’insécurité en sortant du collège.
    Mme Ferryy-Vannière, aux abords directs, non. Les surveillants et les professeurs essaient de rester souvent au portail, visibles, d’en sortir un peu.
  • L’insécurité est donc toujours présente dans le quartier, mais repoussée à l’extérieur concernant le collège. Il y a un sas fermé avec un interphone si les élèves veulent rentrer, mais il faut s’identifier pour accéder au collège. C’est l’une des premières mesures prises par la Principale à son entrée en fonctions.
  • Les retards des élèves occasionnent une gêne quand ils arrivent en classe, à la fois pour l’élève lui-même et pour l’interruption dans le cours des autres. Bientôt, ils seront tolérés jusqu’à 10 minutes, au-delà l’élève devra patienter jusqu’à l’heure suivante. Cela encouragera les collégiens à arriver à l’heure, pour être en sécurité et étudier sereinement. Les soucis des deux dernières années dans ce domaine se sont calmés.

Mme Ferry-Vannière suggère même la possibilité, à l’avenir, de garder les élèves le soir aussi longtemps qu’ils sont arrivés en retard le matin, avec du travail à faire et sous surveillance.

  • Une maman souligne que les enfants plus jeunes voient les grands dealers et se joignent à eux, même si c’est uniquement pour guetter. La police a du mal à créer un contact amical dans la mesure où n’importe qui peut ainsi être impliqué, acheteur ou guetteur, de plus en plus jeune.
  • Il y a aussi le problème des motards qui roulent à toute vitesse dans les allées. La police choisit alors la facilité : câbles, confiscation des véhicules abandonnés et mise en fourrière. Une poursuite coûterait trop de temps, provoquerait des risques d’accidents supplémentaires, monopoliserait un ou plusieurs agents…
  • Une autre maman demande si, lors d’interventions sur les mineurs, la justice intervient consécutivement (jugements officiels).

M. Charrie répond qu’elle convoque pour donner des peines de prison avec sursis quand il s’agit de la première fois, ou des condamnations adaptées aux mineurs (moins lourdes qu’avec des adultes). La difficulté dans ce type de jugements tient en partie au fait que certains jeunes sont violents, et d’autres se laissent aborder tout en restant polis, souriants… Globalement, l’action de la justice a augmenté, elle suit les mouvements de la police, mais les habitants n’en voient pas toujours les effets.

  • Des actions sont menées en guise de prévention : les patrouilles policières, mais aussi l’occupation positive de l’espace public, des après-midis d’insertion professionnelle, etc. Un véhicule de police passe ponctuellement devant les écoles pour surveiller lorsqu’il y a une alerte sur un problème particulier, mais la police ne peut pas allouer des agents de façon permanente à cette tâche.
    cafe_des_parents_1.jpg-* En fin de compte, ce n’est pas tant les actions qui intéressent les habitants du quartier que la mobilisation de leurs voisin(e)s lorsqu’il y a un problème. Ils se demandent comment encourager ces derniers à réagir face à une situation qui pose problème (se plaindre à plusieurs quand il y a de la musique dehors tard le soir qui empêche de dormir, faire partir les dealers qui ne se cachent même pas pour leurs ventes) afin d’avoir plus de poids social.
  • Le fait est que les habitants ont peur des représailles. Il faut éliminer cette peur pour qu’ils agissent spontanément. Il y a aussi des familles dont les enfants dealent, et fatalement les parents ne vont pas les dénoncer, laissent faire pour éviter que leur propre enfant ait des ennuis. L’accent est alors mis sur un problème de parentalité, d’éducation à la maison. Les associations qui s’occupaient de ce type de soutien sont aujourd’hui inexistantes car n’ont pas été soutenues dans leur entreprise.
  • De son côté, la CPE du collège Bellefontaine (Mme Fabre) estime qu’il devrait y avoir une opération de prévention sur les consommateurs. En effet, ils ne semblent pas se rendre compte du mal qu’ils favorisent en allant acheter de la drogue, vis-à-vis d’eux-mêmes, mais aussi du quartier tout entier qui devient moins sûr. Elle pense notamment aux étudiants.
  • L’exemple de l’ARPADE, association dévouée aux addictions en tous genres, montre qu’il est possible de mener des actions en ce sens. Une minorité d’échanges a permis, après 3 ou 4 séances, de remettre quelques jeunes à stopper, ou d’aider quelques parents à parler de l’addiction de leurs enfants ou d’autres qu’ils connaissaient.

En conclusion, on sait qu’il existe une tension dans le quartier entre les habitants et les forces de l’ordre. Les erreurs de la police accentuent la distance, alors qu’elle devrait être synonyme de sécurité. L’emploi est également un facteur important, puisque les jeunes dealers pensent gagner plus en vendant ou en guettant qu’en faisant des études, étant donné que leurs parents ou frères et sœurs diplômé(e)s plus âgés sont au chômage. Les problèmes sont connus, mais les actions pour les résoudre ne restent que partiellement efficaces et que la majorité des habitants laissent simplement les choses se passer sans intervenir.

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